Comprendre et se libérer de cette sensation de "revivre toujours la même chose"

Sans que l’on sache toujours pourquoi, certaines situations dans nos vies semblent se répéter à l’infini, comme un disque rayé.
Ces schémas, souvent douloureux, prennent racine dans plusieurs couches de notre histoire personnelle :

  • In utero : les blessures émotionnelles peuvent s’inscrire dès la vie intra-utérine et se prolonger jusqu’à l’adolescence.
  • Transmission intergénérationnelle : nous héritons des croyances, des comportements et des émotions de notre environnement familial et culturel.
  • Mécanisme de protection du cerveau : pour nous défendre, le cerveau “oublie” certains traumatismes, mais conserve les réflexes émotionnels associés.

D’où viennent les blessures émotionnelles ?

Les blessures émotionnelles prennent forme dans la manière dont l’enfant comprend qu’il est (ou non) aimé, soutenu, valorisé et autorisé à exprimer ses émotions.
Lorsqu’un enfant ne se sent pas accueilli dans ce qu’il est, il apprend à se conformer, à s’adapter… en s’oubliant. C’est ainsi que naît la blessure : par l’abandon de soi.

Le cerveau, pour survivre à un environnement perçu comme insécurisant, encode des comportements compensatoires qui, à l’âge adulte, deviennent des mécanismes inconscients de défense et de répétition.

Les principales blessures émotionnelles et leurs impacts

L’impact profond de ces blessures

Ces blessures émotionnelles agissent comme des aimants invisibles qui nous attirent, sans le vouloir, vers des personnes ou des situations qui les réactivent.
Tant qu’elles ne sont pas identifiées et dépassées, nous rejouons les mêmes scénarios : en amour, au travail, en famille…

Elles affectent :

  • notre estime de nous-même,
  • notre capacité à faire confiance,
  • notre relation aux autres,
  • notre rapport à la réussite ou au bonheur.

Le cercle vicieux de l’auto-sabotage

Quand ces blessures ne sont pas guéries, elles peuvent générer une forme d’auto-sabotage.
Même lorsque tout semble réuni pour réussir, une peur inconsciente prend le dessus : peur de ne pas mériter, peur d’échouer, peur de souffrir à nouveau.
C’est ainsi que, malgré tous les efforts apparents, l’individu finit par échouer, souvent sans comprendre pourquoi.

Briser la répétition

Ces schémas répétitifs ne sont pas une fatalité.
La prise de conscience, accompagnée d’un travail en profondeur, permet de retrouver sa liberté intérieure.
Comprendre ces blessures, les accueillir, les traverser, c’est s’offrir la possibilité de :

  • sortir des relations toxiques,
  • s’aimer réellement,
  • construire une vie plus alignée, plus douce,
  • et enfin, se sentir en paix avec soi-même.
"Certaines blessures de l’enfance ne cicatrisent pas, elles se font oublier, le temps de nous laisser grandir, pour mieux ressurgir plus tard."
— Marc Levy



Les comportements toxiques ou négatifs dans les relations




Quand l’autre fait perdre confiance en soi

Il est courant que des tensions apparaissent dans un couple. Que ce soit à cause de la routine, de moments de vie difficiles ou de différences personnelles, la relation peut être mise à l’épreuve. Malgré cela, un couple peut rester sain et équilibré s’il repose sur l’égalité, le respect mutuel, la compréhension et la recherche commune de solutions.

Mais parfois, l’un des partenaires prend le contrôle de la relation, créant un déséquilibre émotionnel. On parle alors de comportements toxiques ou négatifs — voire de manipulation — lorsque l’attitude adoptée blesse, déstabilise ou fait perdre confiance à l’autre.

Voici quelques exemples de ces comportements :

Ne jamais s’excuser

Refuser de s’excuser peut traduire une estime de soi surdimensionnée, où l’autre est toujours désigné coupable : « C’est toi qui as commencé. » Ce refus maintient la culpabilité chez l’autre et empêche toute forme de réparation relationnelle.

Refuser d’assumer ses responsabilités

Trouver sans cesse des excuses, se victimiser ou nier ses erreurs empêche toute remise en question. Ce comportement empêche la compréhension de l’autre et, tout comme le refus de s’excuser, fait peser le poids de la faute sur le/la partenaire.

Souffler le chaud et le froid

Passer d’une présence intense à une disparition soudaine, sans explication, déstabilise profondément. La personne concernée doute, se remet en question et finit par penser qu’elle est responsable de cette instabilité.

Couper l’autre de son entourage : le stashing

Le stashing consiste à cacher sa relation à ses proches. Cela peut aller jusqu’à isoler le/la partenaire de ses propres cercles sociaux ou refuser de l’inclure dans sa vie. Cet isolement est une forme de contrôle, laissant l’autre seul(e), dévalorisé(e) et plein(e) de doutes :
« Suis-je assez bien ? A-t-il/elle honte de moi ? Ai-je un défaut ? Est-ce une double vie ? »
Cela entame profondément l’estime de soi et donne la sensation de ne pas mériter une place dans la relation.

Critiquer le/la partenaire ou ses valeurs

Les critiques constantes poussent l’autre à se remettre en question, à vouloir changer pour "plaire", au point d’effacer ses besoins ou ses désirs. Cela devient une forme subtile de contrôle psychologique.

Se centrer uniquement sur ses propres besoins

Lorsque l’un des deux ne prend en compte que ses propres besoins, la relation devient unilatérale. Le/la partenaire, négligé(e), souffre d’un manque affectif qui ronge peu à peu sa confiance en soi, en se demandant s’il/elle mérite vraiment amour, écoute ou attention.

Revenir à l’équilibre

Un partenaire conscient de ses comportements, prêt à se remettre en question et à évoluer, peut contribuer à restaurer l’équilibre d’une relation.

Mais si les comportements toxiques persistent, ils peuvent avoir de lourdes conséquences psychologiques sur la personne qui les subit. Dans ce cas, partir peut être un acte de protection et de reconstruction. Et se rappeler :

« Je ne suis pas responsable de ce comportement. Je suis une personne de valeur, je mérite d’être respecté(e). »

« L’amour ne donne aucun droit sur l’autre, seulement le devoir de le respecter. »
— Jacques Salomé, écrivain et psychosociologue